Jolla, le smartphone créé par l’ancien « monsieur 3310 » de Nokia

Jolla, le smartphone créé par l’ancien « monsieur 3310 » de Nokia

Le Point.fr a pu tester le téléphone européen fort d’un système d’exploitation maison capable d’exécuter les applis Android.

Le Nokia 3310, ça vous dit quelque chose ? Mais si ! Souvenez-vous, cette brique qui servait de téléphone portable au début des années 2000 et sur laquelle on pouvait jouer au serpent. Ce modèle, l’un des plus gros succès de l’histoire du mobile, s’est vendu à 126 millions d’exemplaires. Mais depuis quelques années, les choses ne vont pas fort chez Nokia. Avant même le rachat par Microsoft lancé en 2013, une équipe comprenant l’ancien chef du projet 3310 a quitté le navire pour créer Jolla (prononcer « iolla »). La petite entreprise de quelques dizaines de salariés s’est donné un objectif simple : créer un smartphone européen.

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Le Point.fr a pu tester quelques semaines la bête, qui réussit le tour de force d’avoir un système d’exploitation maison, Sailfish OS, et de pouvoir exécuter les applications Android. Ainsi, pas de risque d’être privé de ses applis favorites !

Voir la video sur le site lepoint.fr

Le principe

Jolla est un smartphone unique. Son système d’exploitation Sailfish le protège en partie contre les codes malicieux dont peuvent être victime ses concurrents (Android, iOS, Windows Phone) et propose une interface innovante. Dans le même temps, il évite l’écueil de la jeunesse, à savoir l’absence d’applications, ce que l’on a par exemple reproché au système BlackBerry 10. En effet, Sailfish est capable de faire « tourner » des applications Android, et l’utilisateur peut accéder à des magasins d’applications comme Google Play ou Aptoide. Chapeau !

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Constitué de deux couches, le smartphone s’ouvre en un déclic et laisse à l’utilisateur la liberté de modifier certains éléments. Il dispose d’une camera 8 mégapixels correcte, et son écran offre un bon rendu. Pour 349 euros, c’est excellent !

Un ingénieux système de coques interchangeables permet de changer de coque et de thème d’écran en même temps. Chaque coque contient une puce NFC qui peut modifier des paramètres du téléphone lorsqu’elle est clipsée. Par exemple, si l’on passe d’une coque noire à une coque rouge, on peut la paramétrer pour qu’elle active automatiquement un fond d’écran rouge sur le téléphone.

L’interface

Digne successeur du Nokia N9 et du système Meego, sur lesquels plusieurs des ingénieurs travaillaient lorsqu’ils étaient encore chez Nokia, le Jolla utilise une interface gestuelle : aucun bouton « menu » ni « retour » comme on peut en trouver dans Android, ou même iOS d’Apple (bouton « home »). L’utilisateur devra maîtriser les différents mouvements de « swipe » (glisser le doigt d’un bout de l’écran à l’autre) et les actions qui y sont associées. Dans notre cas, l’adaptation a pris une journée (et quelques cheveux arrachés, mais on s’en remet vite).

Le problème

Tout cela est bien beau, mais on reste quand même bloqués sur un fait : Jolla est parfois complexe à utiliser. Prenons un exemple : lorsque nous avons voulu installer l’application Android d’Uber (un célèbre service de véhicule de tourisme avec chauffeur), le système a protesté : « Vous devez installer les services Google. » Ce que nous avons fait, pas à pas, en suivant un tutoriel. Il nous a fallu activer le mode développeur du smartphone, activer les privilèges administrateur, puis taper des lignes de commande sans fin.

Certes, après quelques minutes, nous avons vu apparaître avec bonheur l’icône « Google Play » sur l’écran. Mais difficile d’imaginer que n’importe quel utilisateur ait envie ou soit capable de telles acrobaties informatiques. Quant à l’application de sécurisation des communications Freedome (pourtant finlandaise, elle aussi !), elle ne fonctionne tout simplement pas. En revanche, aucun souci avec les applications Android de Facebook, Twitter, Gmail, Instagram, Dailymotion, Allociné, Voyages-SNCF ou encore Vélib’ (pour ne citer que celles que nous avons essayées).

Jolla, 349 euros, disponible en ligne.

Source : lepoint.fr

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